Développement personnel
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La colère : le masque d’autres émotions

La colère : le masque d’autres émotions
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Clarissa Renna
La Rédaction
Psychothérapeute spécialisée en thérapie cognitivo-comportementale
Unobravo
publié le
1.8.2024

Toutes les émotions sont importantes, car elles nous permettent de nous mettre en contact avec le monde, en impliquant tout notre corps et en nous donnant des informations sur ce qui nous arrive. Dans cet article nous aborderons l’émotion de la colère, afin de comprendre ce qu'elle est à sa base, quel message elle nous transmet et pourquoi elle est importante.

La colère : de quoi s’agit-il ?

La colère est-elle un sentiment ou une émotion ? La colère n’est pas un sentiment. La colère est une émotion souvent incomprise, pourtant elle a un rôle essentiel dans notre bien-être psychologique. Elle fait partie des émotions primaires, c’est-à-dire les émotions inhérentes à notre nature biologique.

La colère est une réponse naturelle aux situations perçues comme menaçantes ou injustes. Elle peut servir à signaler qu’il y a quelque chose qui ne va pas et qu’il est nécessaire de faire un changement. Néanmoins, quand on ne la gère pas correctement, la colère peut devenir destructive et compromettre les relations et la santé mentale.

À travers la réflexion et l'auto-analyse, on peut apprendre à la canaliser de manière constructive et transformer la colère et l’insatisfaction en une force motrice pour le changement.

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L’origine de la colère

Du point de vue scientifique, parler de « types de colère » peut être réducteur, puisque la colère est une émotion influencée par un grand éventail de facteurs psychologiques et biologiques. La colère est une émotion primordiale, déterminée par l’instinct de défense pour survivre dans l’environnement qui nous entoure.

On peut donc dire que la colère a une fonction adaptative, tandis que la réaction subjective face à la colère est celle qui peut devenir non adaptative.

La colère : causes psychologiques

Quelles émotions éprouve une personne en colère ? On peut éprouver de la colère pour de nombreuses raisons, telles que la perception d’un obstacle pour atteindre un objectif personnel ou la conviction qu’une autre personne est responsable de nous avoir causé du tort.

La perception d’injustice ou d’inégalité est également un facteur déclencheur fréquent ; et le sentiment d’être traité de manière inéquitable peut aussi nourrir la colère.

Parmi les causes psychologiques de la colère, on peut aussi trouver l’accumulation de stress et de tension. Vivre des situations de stress constant, sans avoir les moyens appropriés pour y faire face, peut entraîner de la frustration et des expressions de colère plus ou moins intenses.

Les événements ou les expériences traumatiques peuvent laisser des « cicatrices émotionnelles », ce qui rend l’accès à la colère plus facile dans des situations similaires. L’insécurité et la faible estime de soi peuvent aussi contribuer à ressentir de la colère.

Par ailleurs, le manque de contrôle sur les événements significatifs de la vie peut créer un sentiment d’impuissance, qui déclenche souvent la colère. De même qu’il est possible d’éprouver de la colère lorsqu’on n’atteint pas les attentes personnelles ou sociales.

Pour terminer, les problèmes relationnels, tels que les conflits familiaux ou les problèmes de communication, peuvent également être parmi les causes de la colère.

Quelles sont les causes psychologiques de la colère
Afif Ramdhasuma - Unsplash

Les conséquences de la colère sur la santé

Lorsqu’on éprouve des émotions telles que la colère, envers soi-même ou envers les autres, il est possible de provoquer, comme réponse, un comportement agressif, tel que donner un coup de poing ou casser un objet.

En fait, la colère active le système nerveux sympathique, libérant par conséquent de l’adrénaline et de la noradrénaline. Ces hormones préparent le corps pour « la lutte ou la fuite », ce qui augmente la fréquence cardiaque, la tension artérielle et la respiration.

Les muscles se contractent, les pupilles se dilatent et on peut percevoir une sensation de chaleur ou transpiration. De plus, le stress chronique associé à la colère peut contribuer aux problèmes cardiovasculaires, aux troubles digestifs et à l’affaiblissement du système immunitaire.

Sur le plan psychologique, la colère peut se manifester par divers signaux. On ressent souvent une forte irritabilité, un sentiment d’injustice ou de frustration. L’esprit peut devenir moins clair et donc entraîner des réactions impulsives ou des réponses verbales agressives.

Certaines personnes expérimentent une diminution de la capacité à se concentrer. La colère, quand elle n’est pas gérée, peut influencer négativement les relations interpersonnelles et la qualité de vie, provoquant l’isolement social et des conflits.

La colère en psychologie

« Les émotions nous indiquent que nous avons un problème qui requiert notre attention et notre réponse », Darwin, L'Origine des espèces, 1872.

Pourquoi la colère est-elle souvent considérée comme une émotion « négative » ? Certaines personnes ont du mal à se mettre en contact avec leurs émotions, à les reconnaître et à leur accorder un nom.

Quand cela arrive, une des conséquences peut être qu’une émotion prend la place d’une autre : voici que la colère devient le masque d’autres émotions.

Quelles sont les émotions qui se cachent derrière la colère
Nik - Unsplash

Qu'est-ce qui se cache derrière la colère ?

On peut penser à la colère comme un masque, un objet qui ne permet pas de voir ce qui se cache derrière. Il n’est pas rare de lire des phrases du genre « il y a beaucoup d’amour derrière la colère », mais est-ce toujours le cas ?

Il est certainement possible qu’il y ait de la souffrance cachée derrière la colère. Nous pouvons donc ressentir de la colère envers une personne ou une situation sans comprendre la raison, ou sans trouver les stratégies pour la gérer.

Les personnes en colère peuvent s'enfermer dans les mécanismes de pensée et de comportement habituels, et donc se sentir prises au piège jusqu’au point de croire que tout le monde les déteste, que la vie est injuste et que personne ne reconnaît leur valeur.

En réalité, derrière la colère peuvent se cacher :

  • la dépression réactionnelle, qui provient souvent de la perception d’avoir irrémédiablement échoué un objectif, qui ne permet pas d’organiser de nouvelles solutions ;
  • le sentiment de culpabilité, qui se manifeste lorsqu’on a la perception d’avoir causé du tort à quelqu’un ou d’avoir violé des normes morales ;
  • la honte, c’est-à-dire la perception de menace ou de tort à l’égard de son image publique (« perdre la face », faire mauvaise impression).

Le sentiment de culpabilité, la honte et la dépression peuvent être liés à la difficulté de se mettre en relation avec les autres. Se sentir coupable peut parfois avoir un effet paradoxal : la personne peut se sentir soulagée en recevant la compassion et le pardon des autres.

Les accès de colère répétés cachent donc une profonde souffrance intérieure. Dans beaucoup de cas, les personnes qui sont fréquemment en colère sont particulièrement sensibles aux expériences de perte, rejet et abandon.

C’est pourquoi tout signal de rejet ou de désintérêt, même minimal, par quelqu’un d’important est susceptible de déclencher un sentiment de frustration, exprimé à travers la colère et les accusations (ce qui est fréquent dans le cas du trouble borderline).

Comment gérer la colère et les émotions cachées derrière la colère
Priscilla Du Preez - Unsplash

Comment gérer la colère et les émotions qu’elle cache ?

L’événement déclencheur n’est pas vraiment ce qui suscite la colère, c’est plutôt l'interprétation que nous en faisons. Les personnes qui ne sont pas capables de contrôler leur colère ont tendance à interpréter le comportement des autres de manière négative et parfois exagérée, ce qui leur amène à tirer des conclusions non fondées qui confirment leurs pires craintes.

Qu’est-ce qu’il est donc possible de faire ? Pratiquer de l’exercice physique et des techniques de relaxation telles que la respiration diaphragmatique peuvent aider à réduire la tension et à gérer les moments de forte colère. Tenir un « journal de la colère » et consacrer du temps à écrire peut aussi être utile pour éclairer nos émotions et à cultiver notre intelligence émotionnelle.

Consulter un psychologue peut être également un pas décisif pour apprendre à gérer la colère, parce qu’il peut nous guider à travers nos émotions en nous aidant à explorer l’origine de la colère. De plus, il peut nous aider à apprendre à :

  • Ne pas blâmer les autres : quand nous disons « Vous me mettez en colère », nous accordons la responsabilité de notre état émotionnel à l’autre personne. Autrement dit, nous pensons que c’est l’autre personne qui nous met en colère mais, en réalité, c'est nous-mêmes qui trouvons ce comportement intolérable.
  • Écouter nos besoins : nous pouvons nous poser la question « Pourquoi suis-je toujours en colère ? Quel besoin ai-je l’impression que l’autre personne n’a pas respecté ? ».
  • Utiliser une communication assertive : pour communiquer ce dont nous avons besoin en utilisant une formule telle que « Je me sens… quand vous… et je voudrais que… ».

De cette façon, en plus d’exprimer à l’autre personne comment vous vous sentez et quel est le comportement qui vous fait souffrir, vous aurez l’opportunité de pouvoir satisfaire votre besoin.

La colère dans la culture contemporaine

La colère est une thématique également utilisée dans le domaine de la culture. On pense à des films tels que Taxi Driver, Fight Club ou La Haine, qui explorent diverses nuances de colère et représentent des protagonistes confrontés à une colère intérieure menant à la violence et à la rébellion, offrant ainsi une critique de la société contemporaine..

Même la musique, des chansons de rock aux paroles de rap, transforme la colère en énergie créative, en donnant une voix aux frustrations et aux injustices sociales. À travers la force d’évocation de l’art, la colère devient un puissant moyen de communication et de catharsis, permettant aux personnes de faire face à leurs émotions de manière profonde et significative.

Pour explorer le sujet plus en profondeur, voici également quelques livres de psychologie sur la colère :

Ce contenu est fourni à des fins d'information uniquement et ne peut pas remplacer le diagnostic d'un professionnel. Article révisé par notre rédaction clinique

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