L’empowerment : le développement du pouvoir d'agir

L’empowerment : le développement du pouvoir d'agir
logo-unobravo
Francesca Laura Chiara Maspes
La Rédaction
Psychothérapeute spécialisée en thérapie stratégique brève
Unobravo
Article révisé par notre rédaction clinique
publié le
17.3.2025
Si vous avez aimé, partagez-le :

En psychologie, le concept d'empowerment de la personne est très important. En effet, plus la personne sent qu'elle a la force et le pouvoir d'agir activement dans sa vie pour provoquer des changements et gérer les difficultés quotidiennes, plus son estime de soi, son bien-être et sa qualité de vie augmentent. Mais qu'est-ce que l'empowerment ?

Empowerment : définition

Le terme « empowerment » en français est aussi connu comme « autonomisation » ou traduit littéralement comme « empouvoirement ». L’empowerment désigne un « processus d'acquisition de pouvoir, c'est-à-dire l'augmentation des possibilités des individus et des groupes de contrôler leur propre vie ».

La signification du concept d’empouvoirement est donc liée au sens positif du terme « pouvoir », pourtant il ne s'agit pas d'un pouvoir sur quelqu'un ou quelque chose, mais d'un pouvoir d'agir activement dans sa vie afin de la changer et d'atteindre ses objectifs.

Le psychologue M. Bruscaglioni explique ce qu'est l'empowerment en donnant une définition :

« Lorsqu'une personne développe son empowerment ou son autonomisation, elle passe d'une situation de faiblesse à une situation de force et de pouvoir, en développant des aptitudes et des compétences utiles pour gérer les difficultés de la vie quotidienne. »

D’après Bruscaglioni, l'autonomisation est donc une action dans laquelle l'accent est mis sur les forces, les ressources personnelles, les compétences et le potentiel d'une personne, et non sur ses déficits ou ses lacunes.

La théorie de l’empowerment 

Voyons maintenant comment le concept d'empowerment a évolué en psychologie. Issu de la psychologie communautaire, l'empowerment définit un processus-résultat par lequel les citoyens acquièrent plus de pouvoir et de bien-être en participant à la vie de la communauté (pensons par exemple au rôle joué par les associations de la ville ou d'autres groupes communautaires).

En 1981, le psychologue américain Julian Rappaport a décrit l’empowerment en tant qu’un processus permettant aux individus, aux groupes et à la communauté d’accroître le contrôle actif sur leur vie. Massimo Bruscaglioni, psychologue et ingénieur italien, a ensuite lié le concept d'empowerment à celui de possibilité, en le définissant comme une augmentation des possibilités de choix.

Chacun d'entre nous peut connaître des expansions ou des régressions de son niveau d'autonomisation en fonction du contexte dans lequel il se trouve. Les chercheurs se sont donc interrogés sur la manière d'évaluer l'autonomisation et sont parvenus à un modèle composé de trois processus.

Quels sont les trois processus du self empowerment ?

D’après Rappaport et Zimmerman, l'autonomisation est la mesure dans laquelle une personne est capable de :

  • attribuer à soi-même les effets de ses actions,
  • avoir confiance en son propre pouvoir d'influencer la réalité (locus de contrôle interne),
  • sentir qu’elle a les compétences nécessaires pour faire face aux problèmes.

Donata Francescato, quant à elle, donne au processus d'autonomisation une signification politique et émancipatrice. Selon la psychologue, les sources de pouvoir dans la société (la force, la loi, l'argent et le savoir) sont inégalement réparties entre les différents groupes sociaux et ethniques de la communauté. Le processus d'empowerment permet aux personnes de prendre conscience des contraintes sociopolitiques qui les empêchent de réaliser leurs objectifs personnels et/ou collectifs.

Diverses méthodologies et techniques d'empowerment ont été développées dans le cadre de la psychologie communautaire, notamment :

  • la formation d’empowering,
  • l'analyse organisationnelle multidimensionnelle (AOM),
  • l'analyse communautaire.
méthodologies et techniques d'empowerment
Tim Miroshnichenko - Pexles

Exemples d’autonomisation

Parmi les exemples d'autonomisation, on peut citer l'autonomisation pour la santé. Au niveau individuel et communautaire, l'OMS souligne l'importance de pouvoir influencer les déterminants de la santé et de la qualité de vie.

Dans les entreprises, en revanche, il est essentiel de travailler sur l'autonomisation des employés pour accroître et maintenir le bien-être organisationnel. Les interventions axées sur le développement de l'autonomisation des jeunes, qui visent à promouvoir chez les garçons et les filles les aptitudes individuelles et les compétences professionnelles nécessaires pour entrer dans le monde du travail, constituent un autre exemple d'autonomisation.

Comment promouvoir l'empouvoirement et l'autodétermination

Il existe de nombreuses écoles de psychothérapie et chacune a sa propre théorie spécifique du fonctionnement humain, qui guide le psychologue dans le choix des techniques ou des pratiques à utiliser dans le processus psychologique, en cohérence avec la théorie susmentionnée.

Mais ce que les différents types de psychothérapie ont en commun, c'est l'objectif qu'ils poursuivent, à savoir la résolution des problèmes et des malaises de la personne grâce à l'utilisation d'outils psychologiques qui favorisent l'introspection et la conscience de soi. Pour aider la personne à résoudre ses problèmes et ses blocages, le psychologue ne se contente pas d'être attentif aux symptômes qu'elle présente, mais l'oriente vers le développement de compétences et de ressources qui lui permettent de faire face efficacement aux situations de vie auxquelles elle est confrontée au quotidien.

Ainsi, au cours de l'intervention psychothérapeutique, un changement devrait également être constaté dans des domaines tels que le travail, les relations et le bien-être, précisément en raison des compétences et des ressources développées. On peut donc dire que la psychothérapie doit permettre d'élargir l'éventail des ressources de la personne et donc d'accroître l'empowerment individuel du patient, c'est-à-dire le sentiment d'avoir le pouvoir d'agir dans sa propre vie afin de surmonter l'insécurité, les problèmes et le mal-être, et d'atteindre une qualité de vie satisfaisante.

En fait, même si dans certains cas le symptôme ne disparaît pas complètement, le fait de se sentir capable de faire face aux situations quotidiennes et d'être en mesure de maintenir et d'atteindre un bon fonctionnement général et social est certainement une réussite importante.

Promouvoir l'autonomisation par la psychothérapie

La notion d'empowerment est l'un des principes directeurs de la psychologie communautaire et n'est pas souvent juxtaposée à la psychologie clinique, mais elle devrait, à mon avis, occuper une place d'honneur dans ce domaine également et donc être activement recherchée dans le cadre de la thérapie.

Travailler à l'autonomisation de la personne signifie l'aider à retrouver des capacités dans différents domaines de la vie, en surmontant les limites posées par le problème. Cela permet également d'accroître l'estime de soi et l'efficacité personnelle de la personne. Cela aura pour effet de :

  • accepter soi même,
  • se sentir capable de gérer les difficultés,
  • être conscient d’être capable d'effectuer la plupart des activités de la vie quotidienne.

L'estime de soi, l'auto-efficacité et l'autonomisation sont des aspects essentiels pour améliorer tous les aspects de la vie d'une personne, ainsi que pour accroître la perception du bien-être.

« Dans une logique d'empowerment, on abandonne la perspective du déficit et de la maladie : il ne s'agit donc pas de guérir, mais d'activer les compétences et d'augmenter la capacité à utiliser les ressources internes et sociales. En ce sens, le rôle du professionnel est de faire émerger et de soutenir les connaissances et les compétences qui sont déjà présentes, mais bloquées et non exprimées ». Meringolo et Chiodini

On passe ainsi d'une logique axée sur les symptômes à une logique axée sur les ressources, centrée sur le développement et la libération des ressources du patient et de sa capacité à gérer les situations problématiques.

Promouvoir l'autonomisation par la psychothérapie
Karolina Grabowska - Pexels

La consultation d'un psychologue peut donc être très utile pour faciliter le passage d'une situation invalidante à une situation où la personne récupère des capacités dans les différents domaines de la vie en surmontant les limites posées par le problème, et devrait être le critère d'évaluation de l'efficacité et du succès de la thérapie.

Comment favoriser l'empowerment ?

Comment changer sa vie et accroître sa capacité d'action ? Au niveau individuel, il peut être utile de travailler sur son autonomisation en faisant des exercices quotidiens :

  • se fixer des objectifs, en stimulant sa propre pensée désirante,
  • formuler des objectifs dans une optique positive, en essayant d'identifier les ressources dont on dispose pour les atteindre,
  • imaginer de nouvelles possibilités d'être et d'agir.

Si vous sentez que le moment est venu de prendre soin de vous, vous pouvez demander de l’aide professionnelle en remplissant le questionnaire qui vous mettra en relation avec l'un des psychologues en ligne d'Unobravo, choisi en fonction de vos besoins et de vos préférences.

Bibliographie
Ce contenu est fourni à des fins d'information uniquement et ne peut pas remplacer le diagnostic d'un professionnel. Article révisé par notre rédaction clinique

Vous pourriez être intéressé

Zone de confort et changement
Développement personnel

Zone de confort et changement

Le body positive et le body neutrality: l'approche que nous avons de notre corps
Développement personnel

Le body positive et le body neutrality: l'approche que nous avons de notre corps

La colère : le masque d’autres émotions
Développement personnel

La colère : le masque d’autres émotions

VOIR tous les articles