Avez-vous déjà imaginé vivre dans un monde complètement différent et changer de réalité ? Beaucoup de personnes y réussissent grâce au phénomène connu sous le nom de reality shifting.
Le changement de réalité consiste à explorer différentes dimensions de manière immersive, y compris des dimensions fictives que l’on peut voir seulement dans les livres et les films. Dans cet article nous découvrirons ce qu’est le shifting et son fonctionnement, ce qui le rend différent par rapport à d’autres phénomènes psychologiques, quels sont les arguments en sa faveur et, au contraire, quels sont les signes de risque potentiel pour notre bien-être psychologique, notamment chez les plus jeunes.
Le reality shifting
Le reality shifting est un concept qui, depuis la pandémie de Covid-19, a gagné beaucoup en popularité dans des plateformes telles que TikTok, Reddit, YouTube et WattPad, et qui a cumulé plus de 1,8 milliard de vues en ligne d’adolescents et jeunes adultes.
La personne, au moyen de certaines techniques, « déplace sa conscience » de sa réalité actuelle (CR) à sa réalité souhaitée (DR) à l’aide d’une combinaison de passages qui inclut des visualisations, des phrases évocatrices, de la méditation et des techniques similaires au rêve lucide.
Cette réalité souhaitée peut être tout ce que la personne souhaite, y compris des mondes imaginaires tels que l’univers d’Avatar.
À partir de cette brève description, on peut comprendre que le reality shifting peut devenir un outil dangereux si l’on ne connaît pas sa logique et, surtout, si l’on n’essaye pas avant-tout de prendre conscience de soi et de « la chose » et « des circonstances » dont on essaye de s’éloigner, ainsi que de chercher du « soutien ».
Qu’est-ce que le shifting ?
Le concept du shifting (dont la signification littérale est « mutable », « transformable ») est basé sur la théorie du multivers ou l’hypothèse de l’existence de nombreux univers. Cette hypothèse suggère que chaque ligne temporelle alternative est réelle et possible, et que ces lignes temporelles existent dans des univers parallèles.
Sur la base de cette manière d’observer la réalité, il est probable qu’il existe également des versions infinies de soi dans chacun de ces univers parallèles. Tout cela peut s’avérer fascinant et contribuer à développer la créativité et l’imagination mais, parfois et en fonction de l’approche adoptée, le shifting peut comporter divers risques.
Le reality shifting vise à aider à prendre conscience de notre propre conscience dans ces réalités alternatives. Mais, parfois, les théories du multivers et de la physique quantique à la base du shifting ont été interprétées de manière incorrecte ou objectivées en excès.
Il est difficile de retracer les origines du phénomène. Tandis que le shifting entraîne un véritable déplacement de la conscience vers une autre réalité, le rêve lucide fait référence au contrôle des rêves pendant le sommeil. Ces deux techniques diffèrent des autres techniques de visualisation focalisées sur la visualisation d’objectifs spécifiques dans la réalité actuelle.
S’ancrer avant de se perdre : adopter un esprit scientifique et critique
Existe-t-il des preuves scientifiques du shifting ? L’idée du shifting, comme mentionné auparavant, est née de la théorie du multivers. Il s’agit d’une hypothèse qui prévoit l’existence de nombreux univers, aussi connus sous le nom de « dimensions parallèles ».
La théorie de la physique quantique, à la base de ces idées, a révolutionné la manière dont nous comprenons le monde de la physique, en allant au-delà des théories newtoniennes et en supposant l’existence d’un univers probabiliste formé par des nombreuses réalités indépendantes.
Ces principes sont des concepts très complexes qui stimulent l’imagination. Mais en les appliquant à nos psychologies (le pluriel n’est pas une coïncidence), nous pouvons être un peu déréglés, spécialement dans les moments de fragilité mais aussi lorsque nous ne reconnaissons pas et ne cherchons pas d’aide de manière plus consciente et cohérente.
Notre besoin de cohérence et d’enracinement est très important pour notre bien-être psychologique, nous permettant d’agir et d’interagir avec les contextes où nous sommes.
Le reality shifting, a-t-il une base scientifique solide ?
Il vaut mieux le dire maintenant. Pour l’instant, il n’existe pas de consensus scientifique à l’égard du fait que les personnes puissent effectivement déplacer leur conscience vers des réalités alternatives autres que les rêves et les constructions mentales.
Le déplacement de réalité est considéré principalement comme une expérience subjective et personnelle du jeu imaginatif plutôt que comme une altération littérale et objective de la réalité.
En parlant de shifting et psychologie, on peut affirmer que les personnes, avec leur imagination et leur créativité, peuvent jouer à « penser qu’elles se trouvent dans une réalité », en utilisant des méditations de conscience, des audios subliminaux et des affirmations, ou en créant un script détaillé de la réalité souhaitée vers laquelle elles souhaitent se déplacer (y compris les détails sensoriels, les émotions et les événements spécifiques qu’elles souhaitent expérimenter).
La carte n’est pas le territoire
Il est recommandé de s’ancrer à l’aide d’une simple phrase : « La carte n’est pas le territoire ». Cette célèbre expression, attribuée au philosophe et scientifique polonais Alfred Korzybski, nous invite à réfléchir sur un concept essentiel : notre représentation mentale de la réalité est une version simplifiée et subjective de celle-ci, et non la réalité en soi.
La carte est une construction de notre esprit, qui sélectionne et interprète l’information sur la base de notre attention, de notre expérience et de notre langage. Au contraire, le territoire représente le monde objectif, qui existe au-delà de notre interprétation.
D’après Zygmunt Bauman, en tant qu’êtres humains, nous sommes des créatures de la perception et de la pensée, nous produisons des idées et nous vivons des sensations, des émotions et, surtout, des sentiments.
D'après notre expérience, l'objectivité est alors un concept insaisissable (à l'exception des principes mathématiques et de l'argument des équations impossibles). On peut en déduire qu’il existe d’innombrables réalités subjectives, de nombreuses manières de voir les choses et diverses manières de percevoir et de vivre le monde autour de nous.
Ce constat est étayé, par exemple, par de nombreuses théories telles que la théorie de la relativité d’Einstein ou la théorie de la mécanique quantique, qui renforcent l’idée que la réalité n’est pas unique et objective, mais qu’il s’agit plutôt d’une construction dynamique et à multiples facettes, basée sur notre perception et notre interprétation et, dans le cas de la psychothérapie, cohérente avec notre histoire personnelle.
Quelle est la relation entre le reality shifting et la théorie de l’inconscient de Freud ?
Le phénomène du déplacement de réalité peut être associé au concept freudien de l’inconscient, qui décrit une partie occulte appelée « instance psychique », une partie cachée de l’esprit où résideraient les désirs, souvenirs et pulsions refoulés.
D’après Freud, l’inconscient influence profondément nos rêves et nos désirs, et le reality shifting peut être considéré comme une manifestation de ces contenus inconscients, trouvant son expression dans une réalité alternative. La technique du shifting, exigeant de la concentration et de la visualisation, pourrait faciliter l’accès à ces parties profondes de l’esprit, et bâtir un pont entre le conscient et l’inconscient.
De plus, les expériences vécues pendant le reality shifting peuvent refléter les conflits et les aspirations présents dans l’inconscient, offrant ainsi, dans certains cas, une opportunité pour se découvrir et mieux se comprendre.
Dans ce contexte, des mécanismes de défense tels que le refoulement et la sublimation pourraient jouer un rôle crucial. Ces mécanismes peuvent être temporairement interrompus ou ignorés pendant les expériences de shifting, permettant ainsi l'émergence de contenus inconscients qui normalement restent cachés.
En résumé, le reality shifting représente une modalité moderne d’exploration de l’inconscient freudien, où les désirs refoulés peuvent trouver la manière d’être satisfaits dans un contexte contrôlé et intentionnel.
Comment fonctionne le shifting ?
Afin de se préparer pour « changer de réalité » sans prendre en compte qu’il s’agit d’une expérience visant à explorer ses propres pensées et ambitions, on peut utiliser diverses méthodes pour shifter, y compris des séances de méditation guidée pour shifting, des audios subliminaux et des affirmations, et un script détaillé de la réalité souhaitée vers laquelle on souhaite se déplacer.
Voici les méthodes les plus simples et connues, dont on peut trouver divers tutoriels en ligne.
Méthode de l’oreiller
La méthode de l’oreiller consiste à écrire un script détaillé de la réalité souhaitée dans une feuille de papier pour ensuite la placer sous l’oreiller avant de dormir. On pense que le contact physique avec la feuille aide à induire le shifting.
Dans le script, la personne doit inclure une description détaillée de la réalité qu’elle souhaite, y compris également les personnes, les endroits et les événements. Pendant la nuit, pendant qu’elle dort, l’énergie et l’intention déposées dans le script devraient faciliter le passage vers la réalité souhaitée.
Il s’agit d’une des méthodes pour « shifter en dormant ».
Méthode Julia
La méthode Julia exige de s’allonger dans une position confortable et de commencer à compter lentement jusqu’à 100, en imaginant que chaque nombre est une marche vers la réalité souhaitée.
Pendant le processus, la personne doit visualiser la réalité souhaitée et répéter des affirmations positives telles que « Je change de réalité » ou « Je suis sur le point d’entrer dans ma réalité souhaitée ».
Le but est celui d’atteindre un état de relaxation et de concentration profonde, où l’esprit soit complètement focalisé sur la nouvelle réalité.
Méthode Raven
La méthode Raven consiste à compter lentement jusqu’à 100, allongé sur le lit comme une étoile de mer. En comptant, il est important de se focaliser sur la visualisation de la réalité souhaitée et d’utiliser des affirmations telles que « Je suis en train de changer de réalité ».
Cette technique combine la répétition des nombres avec des affirmations positives afin que l’esprit reste focalisé et détendu, facilitant ainsi le passage vers la nouvelle réalité.
Méthode des 3 respirations
La méthode des 3 respirations consiste à faire 3 respirations profondes et, à chaque fois, imaginer que l'on est de plus en plus proche de la réalité souhaitée. Après avoir fait les 3 respirations, la personne se laisse complètement aller vers la visualisation.
Cette technique est spécialement utile pour les personnes ayant du mal à se détendre ou se concentrer, car les respirations profondes aident à apaiser l’esprit et le corps (un des bénéfices de la respiration diaphragmatique), créant un état de relaxation idéal pour le shifting.
Méthode Sunni
La méthode Sunni combine des techniques de respiration profonde avec l’utilisation d’affirmations. On commence par faire des respirations profondes pour ensuite répéter des affirmations telles que « Je change de réalité », pendant que l’on visualise le passage à la réalité souhaitée.
Cette technique peut être réalisée à n’importe quel moment de la journée, sans besoin de s’allonger ou d’être dans un état de profonde relaxation. Alors, elle s’avère une technique flexible pour les personnes ayant un rythme de vie frénétique.
Méthode Alice au pays des Merveilles
Cette méthode consiste à visualiser mentalement soi-même en tombant dans un trou de lapin dans une réalité différente, ce qui se fait souvent à l’aide de techniques de méditation ou de relaxation pour aider dans les processus de visualisation.
Méthode de l’ascenseur
Cette méthode consiste à s’imaginer dans un ascenseur qui voyage vers la réalité souhaitée, située au dernier étage. Tandis que l’ascenseur monte d’étage en étage, la personne se concentre pour intensifier ses niveaux d’énergie.
Lorsque l’énergie atteint un niveau assez élevé, les portes de l’ascenseur s’ouvrent et permettent d’accéder à la réalité souhaitée.
Pourquoi le shifting est populaire parmi les jeunes ?
Le shifting est devenu un phénomène particulièrement populaire entre les jeunes et les adolescents pour diverses raisons. De nombreux jeunes font face à des problèmes psychologiques tels que l’anxiété, la dépression et le stress, souvent provoqués par la pression sociale, académique et familiale, trouvant donc un chemin viable dans le shifting.
Le shifting offre une échappatoire temporaire à ces problèmes, leur permettant d’explorer des réalités où ils se sentent plus en sécurité et heureux ou dans le « piège du bonheur ».
Une étude de 2021 (Johnson et al., 2021) a analysé les caractéristiques psychologiques des reality shifter et a découvert qu’il est probable qu’ils partagent certains traits uniques leur donnant la capacité à mettre en pratique cette technique. Voici une analyse détaillée de ces caractéristiques.
Absorption
L’absorption est la capacité d’une personne à s’immerger profondément dans des expériences sensorielles, des fantaisies ou des activités imaginatives, caractérisée par une forte imagination et une concentration encore plus grande.
Les personnes avec une grande capacité d’absorption sont enclines à avoir des états altérés de conscience, tels que les transes ou l’hypnose, et peuvent utiliser cette capacité pour simuler des réalités alternatives vivement, les percevant comme « réalistes ».
Les reality shifters possèdent précisément cette susceptibilité à induire des états de relaxation profonde, améliorant ainsi leur habileté à vivre des expériences imaginatives intenses et réalistes.
Dissociation
La dissociation est une déconnexion psychologique entre les pensées, l’identité, la conscience et la mémoire, qui peut varier d’une légère indifférence à des expériences de dépersonnalisation et de déréalisation.
Les individus impliqués dans des changements de réalité expérimentent une absorption dissociative et perdent temporairement la conscience de l’environnement et de soi. Cet état peut déformer la perception du temps et de l’espace, et embrouiller les limites entre la réalité et la fantaisie.
Bien que cette dissociation ne soit pas nécessairement pathologique, elle peut être dangereuse si elle met en danger l’engagement avec la réalité objective.
Tendance à la fantaisie
La tendance à la fantaisie est caractérisée par la capacité à s’immerger profondément dans des fantaisies vivantes et intenses, des rêves avec les yeux ouverts et des expériences imaginaires. Les individus avec cette tendance possèdent une imagination particulièrement riche et détaillée, leur permettant de créer et de visualiser des scénarios mentaux élaborés et de développer des forts liens affectifs avec les personnages imaginaires ou fictifs, ainsi que de vivre des expériences émotionnelles intenses à travers ces interactions.
Passer du temps dans ces réalités alternatives leur permet d’expérimenter une plus grande sensation de contrôle et de soulagement à l’égard des problèmes quotidiens.
Néanmoins, il existe le risque que le changement de réalité devienne addictif, leur provoquant une sensation de manque d’auto-efficacité personnelle même dans la réalité qu’ils ont créée. Cette dépendance excessive peut empêcher le développement de la résilience psychologique et de la capacité d’adaptation dans la vie réelle.
En général, il est essentiel de faire face au changement de réalité avec précaution et esprit critique. Malgré ses bénéfices significatifs, tels que l’expression créative, la relaxation et l’accès à des mondes intérieurs fascinants, il est important de maintenir un équilibre et rester ancré dans la réalité actuelle pour éviter des conséquences négatives à long terme.
L’impact psychologique du shifting
L’impact psychologique du shifting peut être complexe. D’un côté, il peut fournir un soulagement et un exutoire aux émotions perturbantes. D’un autre côté, s’il n’existe pas un équilibre avec la vie réelle, il peut entraîner une dissociation et une difficulté à distinguer la fantaisie de la réalité (Somer et al., 2021).
Le shifting peut devenir nuisible lorsqu’une personne commence à préférer la réalité alternative jusqu’au point de négliger sa propre vie réelle, ses engagements et les relations personnelles. Les éventuels risques et dommages les plus fréquents sont :
- La dissociation : le fait de s’évader constamment dans une autre réalité peut mener à perdre le contact avec la réalité. Cela peut se manifester par une incapacité à distinguer entre ce qui est réel et ce qui est imaginaire.
- L’isolement social : le fait de préférer la réalité alternative peut provoquer l’isolement social, avec la détérioration des relations avec les amis et la famille que cela implique.
- La dépendance : de même que d’autres formes d’évasion, le shifting peut devenir une forme d’addiction, où la personne sent le besoin constant d’échapper de sa réalité.
- L’impact sur la santé mentale : l’utilisation excessive des techniques de shifting peuvent aggraver certaines conditions déjà existantes telles que l’anxiété et la dépression.
L’aide de la psychologie lorsque le fait d’échapper de la réalité n’est plus un jeu
Une recherche publiée dans la revue Consciousness and Cognition a analysé l’efficacité des techniques de visualisation utilisées dans le shifting, et a démontré que la pratique constante influence positivement la capacité à imaginer et à vivre des expériences immersives (Smith et Lee, 2022).
Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement l’impact psychologique et neurologique du shifting et pour déterminer s’il existe des risques associés à cette pratique ; des réflexions sont proposées aux professionnels de la santé mentale.
En revanche, lorsque le shifting n’est plus un jeu inoffensif et devient une manière de s’échapper constamment de la réalité, il est essentiel de chercher de l’aide d’un professionnel de la santé mentale. Les psychologues, psychothérapeutes et psychiatres peuvent aider les jeunes et leurs familles à comprendre les raisons cachées derrière cette pratique et à développer des stratégies pour faire face aux problèmes de la vie réelle de manière saine et constructive.
Quels sont les signaux d’alarme et comment peut-on agir ?
Le shifting, quand devient-il dangereux ? Il est important de reconnaître les signaux qui indiquent que le shifting devient problématique :
- La perte d’intérêt pour les activités quotidiennes : lorsque l’on perd l’intérêt pour des activités autrefois agréables ou significatives, tels qu’un sport ou un passe-temps.
- L’isolement : le fait d’éviter les interactions sociales et de préférer de passer du temps seul (le reality shifting peut aussi se manifester à travers d’autres formes d’isolement tels que le syndrome de Hikikomori).
- La diminution de la performance à l’école ou au travail : on perçoit une baisse de la performance à l’école ou au travail. Ces limites définissent le moment où une pratique se structure en tant que malaise et/ou en tant qu’altération dans le domaine psychique et relationnel.
- Les troubles du sommeil : des problèmes pour dormir ou un changement dans les habitudes de sommeil, tels que l’insomnie ou l’hypersomnie.
- Les sautes d’humeur : des sautes d’humeur significatives, tels que l’irritabilité, la tristesse ou l’anxiété.
Lorsque l’on perçoit un ou plusieurs de ces signaux, il est essentiel d’agir pour fournir du soutien. Voici quelques pas utiles :
- Parler de manière ouverte avec la personne concernée, visant à comprendre ses motivations et préoccupations sans juger ;
- consulter un psychologue ou un thérapeute pour évaluer la situation et bénéficier de son soutien professionnel ;
- créer une atmosphère de soutien au sein de la famille, pour encourager la personne à réaliser des activités favorisant le contact avec la réalité et les relations sociales ;
- informer la personne du besoin de trouver un équilibre entre les fantaisies et la réalité, en lui expliquant les risques associés au shifting.
Shifting et psychologie : quelles sont les psychothérapies les plus utiles ?
La psychothérapie est un outil efficace pour faire face aux problèmes liés au shifting. Voici une vue panoramique de certaines approches psychothérapeutiques qui s’avèrent utiles dans ces cas :
- La thérapie cognitivo comportementale (TCC) aide les patients à reconnaître et modifier les pensées et les comportements négatifs tels que l’abus du shifting, en développant des stratégies de coping plus efficaces.
- La thérapie comportementale dialectique (TCD) est spécialement utile pour les personnes atteintes d’un trouble de la personnalité et de comportements d’automutilation. La TCD combine des éléments de la TCC avec des techniques de pleine conscience pour aider les patients à gérer les émotions intenses.
- La thérapie psychodynamique se focalise sur l’exploration des émotions et des expériences passées pour comprendre les problèmes actuels. Cette approche aide à mettre en lumière les conflits inconscients influençant le comportement du shifting.
Dans les cas particulièrement sévères, dans lesquels le shifting devient hors contrôle et entraîne des risques significatifs pour la santé mentale ou pour les personnes autour, il peut être nécessaire d’adopter une approche intégrative incluant le soutien médicamenteux.
Les médicaments doivent être utilisés seulement sous prescription et stricte contrôle médical.
Le reality shifting dans la culture pop
Le concept du reality shifting a également été exploré au cinéma, tant pour la réflexion que pour le divertissement. Des films tels que Inception (2010) de Christopher Nolan traitent explicitement le sujet des réalités alternatives et le contrôle des rêves.
Dans le film Inception, les personnages entrent dans des rêves partagés et manipulent la réalité à l’intérieur de ceux-ci ; un exemple clair de reality shifting.
Un autre film qui explore un concept similaire est Matrix (1999), où les protagonistes découvrent que leur réalité est une simulation et apprennent à la manipuler. Ready Player One (2018), basé sur le roman d’Ernest Cline, offre également une vision sur comment les personnes peuvent s’échapper à des mondes virtuels, en créant et en vivant dans des réalités alternatives.
En plus d’être un divertissement, ces films aident aussi à comprendre le potentiel et les risques associés au concept du reality shifting.
Bibliographie
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- Feynman, R. P., Leighton, R. B., & Sands, M. (1965). The Feynman Lectures on Physics, Vol. III: Quantum Mechanics. Addison-Wesley
- Freud, S. (1915). The Unconscious. In The Standard Edition of the Complete Psychological Works of Sigmund Freud (Vol. 14, pp. 159-204)
- Freud, S. (1937). The Ego and the Mechanisms of Defence. Hogarth Press
- Hill, C. E. (2004). Dream Work in Therapy: Facilitating Exploration, Insight, and Action. American Psychological Association
- Johnson, M., Brown, R., & Lee, S. (2021). The neural mechanisms of reality shifting: Insights from lucid dreaming research. Harvard University Press
- Korzybski, A. (1933). Science and Sanity: An Introduction to Non-Aristotelian Systems and General Semantics. International Non-Aristotelian Library Publishing Company.
- Jung, C. G. (1964). Man and His Symbols. Doubleday
- Smith, T., & Lee, A. (2022). Visualization techniques and their effectiveness in reality shifting. Consciousness and Cognition, 53, 112-125
- Somer, E., Cardeña, E., Figueiredo Catelan, R., Sofer‑Dudek. N. (2021). Reality shifting: psychological features of an emergent online daydreaming culture. Current Psychology 42, 11415–11427 (2023)
- Tagliagambe, S. (2023). The Destiny of Science. Critical Hermeneutics.