Phobies et troubles phobiques

Comment savoir si l’on a une phobie ? Le trouble phobique peut apparaître aussi bien en étant en contact avec le stimulus phobique qu'en y pensant. Bien qu’il existe divers types de phobies, les symptômes ressentis sont liés à une série d’éléments physiques et psychologiques.

Parmi les symptômes physiques des phobies, on trouve notamment : la tachycardie, les tremblements musculaires et les nausées, l’augmentation de la transpiration, les problèmes intestinaux, le sentiment de stupeur et les vertiges. Ces symptômes sont plus ou moins marqués en fonction de la phobie spécifique.

En plus de la corrélation entre l’anxiété et les phobies, il y a également d’autres symptômes psychologiques présents parmi les phobies les plus fréquentes au delà des crises d’angoisse, tels que : l’évitement, la rumination, la peur persistante et intense, les crises de panique, le sentiment d’angoisse et, dans les cas les plus invalidants, les comportements obsessionnels et la peur de mourir. La phobie, afin d’être définie comme telle, doit aussi avoir un impact sur la vie de la personne, compromettant les relations, les habitudes et la quotidienneté.

Après avoir défini plus en détail ce que sont les phobies et les symptômes les plus courants, nous aborderons quelle est l’origine des phobies. Les divers types de phobies peuvent se développer à la suite d’un événement traumatisant (aussi bien si on l’a vécu en première personne que si on en a été témoin), ou après avoir acquis certaines informations, par « conditionnement vicariant ».

D’après certaines études, comme celle développée par les chercheurs de la Emory University, la phobie pourrait être génétique : les souvenirs traumatiques pourraient être transmis par l’ADN et laisser une trace même dans les générations futures. Toutefois, on sait que la transmission d’une génération à l’autre peut se produire à travers les relations, sous la forme d’histoires, d’enseignements et de l’exemple.

Une phobie spécifique, comme signalé dans le DSM-5, apparaît en moyenne à l’âge de 7 à 11 ans : « mais elles sont en général transitoires et provoquent une altération modérée ». Il est aussi signalé que « les phobies qui perdurent jusqu’à l’âge adulte présentent une faible probabilité de rémission ». Quels sont donc les phobies les plus fréquentes ?

Avant de comprendre comment les traiter, nous aborderons les types les plus fréquentes, y compris quelques exemples de phobies :

• L’agoraphobie : est une des phobies les plus répandues et il s’agit de la peur des espaces ouverts. Cette phobie fait partie des phobies complexes et, par exemple, provoque la crainte de se retrouver dans un endroit où il n’est pas possible de recevoir de l’aide en cas de danger. Elle peut parfois être superposée à la démophobie (peur de la foule) et à la phobie spécifique situationnelle, c’est-à-dire le type de phobie qui se déclenche dans une situation particulière. La peur de monter dans un tram sera diagnostiquée comme une phobie situationnelle, tandis qu’on parlerait d’agoraphobie dans le cas de la peur d’utiliser tous les transports en commun.
• La mégalophobie : est la phobie des grandes choses, d’où surgissent d’autres phobies telles que la phobie des gratte-ciel, des navires, des statues et aussi des montagnes ou des environnements naturels.
• L’émétophobie : s’agit de la peur de vomir ou des vomissements. Elle est classée dans la catégorie des phobies simples (parmi lesquelles on trouve, notamment, les phobies des animaux comme l’arachnophobie). Lorsqu’elle est expérimentée pendant l’adolescence, elle peut provoquer de l’anxiété sociale et des conséquences sévères telles que l’anorexie.
• La zoophobie : nous avons déjà mentionné l’arachnophobie, une des phobies spécifiques liées à la zoophobie ou peur des animaux. Parmi les phobies des animaux, on peut citer : l'entomophobie (peur des insectes), l’ophiophobie (peur des serpents, et une des phobies les plus fréquentes) et la cynophobie (peur des chiens).‍
• La logophobie : la peur de parler ou de dire certains mots, qui se transforme ensuite en hippopotomonstrosesquippedaliophobie ou peur des mots longs.
• La thalassophobie : s’agit de la peur de la mer ou peur des profondeurs (différente de l'aquaphobie). Elle a une série de variations telles que la cymophobie (peur des vagues), la scopophobie (peur des choses immergées) et la squalophobie (peur des requins).

Il y a aussi des peurs qui semblent être des phobies en raison de leur nom, mais qui ne le sont pas. Par exemple :

• L’atélophobie : est la peur de ne pas être à la hauteur. En psychologie, elle est caractérisée par des symptômes tels que la colère, la honte et la peur du rejet. L’atélophobie affecte profondément la vie relationnelle de la personne.
• La trypophobie : s’agit de la peur des trous. Elle n’est pas une phobie à proprement parler, mais plutôt un très fort sentiment de dégoût, de nausée et de répulsion.

Il y a un grand nombre de phobies reconnues, que vous pouvez trouver ici.

Existe-il des remèdes pour surmonter les peurs et les phobies ? Pour guérir d’une phobie, la thérapie psychologique est conseillée et, en particulier, la thérapie cognitivo-comportementale. Cette thérapie permet de tirer parti de certaines des techniques les plus efficaces pour surmonter une phobie, parce qu’elle est basée sur la modification active du comportement de la personne. À travers l’exposition graduelle au stimulus phobique, la personne peut arriver à vaincre ses phobies en apprenant à gérer l’anxiété et les émotions provoquées par la situation ou l’objet déclencheur de la phobie.

Une autre approche thérapeutique efficace pour traiter les phobies est l’EMDR. Cette technique s’utilise également pour traiter, par exemple, le trouble du stress post-traumatique. Elle a pour but de rétablir le processus naturel de traitement de l’information présent dans la mémoire, à la suite d’un événement traumatisant.

La pratique d'exercices de pleine conscience pour l’anxiété et, en général, les techniques de relaxation, peuvent également être utiles pour le traitement de la phobie spécifique.