Les événements traumatiques peuvent mener à des réactions émotionnelles complexes et douloureuses. Lorsque la réaction à un événement traumatique est caractérisée par un tableau clinique approprié, on parle du trouble de stress post-traumatique ou TSPT (aussi connu sous le nom de PTSD, de l’anglais Post Traumatic Stress Disorder).
Qu’est-ce que le TSPT ?
Le stress post-traumatique est une maladie ? La réponse est non : en fait, après un traumatisme, il est normale d’avoir une réponse psychologique et physiologique face au stress vécu dans l’événement traumatique.
Une toute autre chose est le trouble stress post-traumatique (souvent abrégé par l’acronyme TSPT), qui se développe lorsque des symptômes affectant de manière importante la vie de la personne. Ces symptômes peuvent être la conséquence d’un ou de plusieurs événements particulièrement stressants ou traumatiques, ayant des natures différentes, tels que :
- L’exposition à des guerres : le trouble de stress post-traumatique chez les soldats est très fréquent, étant donné leur exposition à de nombreux événements traumatiques.
- L’exposition à des tremblements de terre, des incendies et des inondations : une étude a observé une prévalence du TSPT de 19 % chez les enfants et les adolescents au cours de la première année d'exposition aux tremblements de terre et aux inondations.
- Les accidents de voiture ou d’autres moyens de transport : par exemple, une étude a évalué l’état de stress post-traumatique des survivants du naufrage du navire de croisière Concordia.
- Les diagnostics de maladie : beaucoup de personnes faisant face au cancer peuvent manifester des symptômes du TSPT. Selon une étude, on estime une prévalence du TSPT chez les patients de cancer d’entre 7 et 14 %. Il est donc très important que les services d’oncologie disposent d'une figure capable d'offrir un soutien psychologique spécialisé, comme celui du psycho-oncologue.
- Le gaslighting : est une forme de violence psychologique qui peut entraîner l'apparition d'un état d'anxiété, de dépression et de TSPT.
- Le harcèlement obsessionnel : en craignant pour sa sécurité en raison des menaces et des persécutions subies par le harceleur, il est possible que la victime du harcèlement obsessionnel développe des symptômes du TSPT, tels que l'hypervigilance et les troubles du sommeil.
- La trahison : il s’agit d’un traumatisme qui touche particulièrement les enfants lorsque, au sein de leur cellule familiale, ils sont victimes de violences de la part de leurs figures de référence qui, au contraire, devraient les protéger. Voici la raison pour laquelle la psychologue américaine Jennifer Freyd a parlé, en 1991, du betrayal trauma ou « traumatisme de la trahison ».
On peut également mentionner le deuil dans la famille, le harcèlement scolaire ou le cyberharcèlement, les abus sexuels dérivés ou pas d’une relation toxique, tels qu’une relation violente avec un partenaire narcissique, et les professions augmentant le risque d’exposition à des événements traumatiques.
En général, toutes les situations dans lesquelles on perçoit un danger pour soi ou pour une personne chère peuvent s’avérer traumatiques : même un accouchement difficile, au cours duquel la femme subit des violences obstétricales ou craint un risque pour elle ou son bébé, peut donner lieu à un TSPT associé à la tocophobie et la peur de l’accouchement.
Chez les enfants, on doit faire une spécification concernant les abus sexuels : même un événement où il n’y a pas eu des violences physiques, mais il s’est produit une expérience sexuelle inappropriée par rapport au stade de développement de l’enfant, peut s’avérer traumatique et provoquer, s'il est répété dans le temps, le trouble de stress post-traumatique complexe.
Après avoir exposé la définition du trouble stress post-traumatique, nous approfondirons ensuite :
- les symptômes du trouble de stress post-traumatique ;
- les critères diagnostiques, en faisant attention aux critères du DSM-5 du trouble stress post-traumatique ;
- la manière dont il est abordé et traité.
Le trouble de stress post-traumatique : critères diagnostiques
Le trouble de stress post-traumatique est le développement de symptômes typiques suivant l’exposition à un événement traumatique extrême, impliquant l’expérience personnelle directe d’un événement qui peut entraîner la mort, des blessures ou des menaces pour l'intégrité physique.
D’après le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), le TSPT a de nombreux critères diagnostiques.
Trouble stress post-traumatique : ce que dit le DSM-5
D’après le DSM-5, le trouble stress post-traumatique peut être provoqué par l’exposition à un événement traumatique présentant les caractéristiques suivantes :
- l’expérience directe de l'événement ;
- le fait d’être témoin d'un traumatisme survenu à d'autres personnes ;
- l'apprentissage d'un événement traumatique survenu à une personne qui nous est chère ;
- l’exposition répétée aux détails de l’événement traumatique (fréquente chez les premiers intervenants en cas de catastrophe naturelle ou dans les forces de police).
Trouble de stress post-traumatique : symptômes
L’événement traumatique est suivi d’un ou de plusieurs des symptômes suivants :
- les souvenirs désagréables et récurrents (perceptions, images et pensées),
- les rêves désagréables évoquant l'événement traumatisant,
- les réactions dissociatives (le fait d’agir ou de percevoir l'événement comme une représentation),
- le malaise psychologique intense face aux facteurs déclencheurs pouvant rappeler ou ressembler l’événement traumatique,
- la réactivité physiologique aux situations symbolisant ou rappelant le traumatisme.
Le trouble de stress post-traumatique survient lorsque la personne évite les stimuli associés au traumatisme :
- les tentatives d’éviter les souvenirs désagréables, les pensées ou les émotions liées au traumatisme ;
- l’évitement ou les tentatives d’éviter les personnes, les endroits, les objets ou les situations qui suscitent des pensées, des émotions ou des souvenirs associés au traumatisme.
Le TSPT découle également de l'altération de la pensée et des émotions à la suite du traumatisme, comme :
- l’incapacité de rappeler les aspects significatifs de l’événement (liée à l’amnésie dissociative et pas à des facteurs tels que l’utilisation de substances ou le traumatisme crânien),
- les croyances négatives sur soi, d’autres personnes ou la vie, telles que « le monde est un endroit dangereux »,
- les pensées de culpabilité sur soi ou d’autres personnes,
- la manie du contrôle,
- la réduction de l’intérêt pour des activités précédemment agréables,
- les sentiments d'éloignement et de détachement des autres,
- l’humeur généralement négative, y compris l’incapacité d’éprouver du bonheur ou de la satisfaction.
Le stress post-traumatique provoque également des symptômes physiques, y compris une modification des niveaux d'activation et de réactivité aux stimuli :
- l’irritabilité et les crises de colère, exprimée avec de l’agressivité physique ou verbale ;
- les comportements d’autodestruction,
- les réponses d’alarme exagérées, donnant l’impression que la personne a peur de tout (panophobie),
- les difficultés à se concentrer,
- l’insomnie provoquée par le stress post-traumatique.
Pour le diagnostic du trouble de stress post-traumatique, ces symptômes doivent se présenter après l’événement traumatique, perdurer pour au moins un mois et compromettre de manière significative la vie de la personne. Un test du trouble de stress post-traumatique peut aider les cliniciens à établir un cadre diagnostique correct et à planifier la thérapie.
Le trouble de stress post-traumatique chronique sévère
Le trouble stress post-traumatique est défini comme aigu si la durée des symptômes est inférieure à 3 mois. Si les symptômes du stress post-traumatique perdurent, on parle de TSPT chronique.
Les conséquences du trouble de stress post-traumatique peuvent être notamment :
- la dépression de stress post-traumatique ;
- l’anxiété de stress post-traumatique ;
- l’utilisation de substances.
Si les symptômes surviennent au moins 6 mois après l’événement traumatique, on parle d’un trouble post-traumatique à expression retardée.
Le trouble de stress post-traumatique chez les enfants et les adolescents
Les enfants et les adolescents peuvent également souffrir du TSPT, avec certaines différences par rapport aux adultes. Aussi bien chez les enfants que chez les adolescents, l’exposition au traumatisme peut être directe (par exemple, le fait d’avoir été victime d’épisodes de harcèlement à l’école) ou indirecte (on ne considère pas comme exposition indirecte celle survenue à travers le visionnage d’un film ou des images).
Chez les enfants, le stress post-traumatique peut également se manifester par des symptômes envahissants associés :
- aux jeux, qui sont souvent répétitifs et denses en thèmes liés aux traumatismes ;
- à l’école, où des problèmes de conduite, d’attention et de concentration peuvent se manifester ;
- au sommeil, surtout pendant les premières semaines, il est fréquent d’avoir des difficultés à s’endormir, ainsi que des cauchemars et des réveils nocturnes.
D’autres symptômes du trouble de stress post-traumatique chez les enfants et les adolescents
La peur de l’obscurité et l'anxiété de séparation se manifestent souvent (aussi chez les adolescents) : les enfants refusent de se séparer des parents et ne voudraient jamais les perdre de vue.
Tant les enfants que les adolescents peuvent donc éprouver ce que l'on appelle le « sentiment de culpabilité du survivant », lié à l’impression qu'ils auraient pu faire plus ou qu’il sont vivants tandis que d’autres personnes qui leur sont chères ne le sont pas, manifestant donc un trouble de stress post-traumatique prolongé.
Chez les adolescents, ces sentiments de culpabilité peuvent souvent se transformer en une véritable dépression réactionnelle ou provoquer de l’anxiété et des crises de panique.
L’évitement de situations liées au traumatisme peut se manifester à travers :
- une limitation de la participation à des jeux ou de l’exploration de leur environnement chez les enfants les plus petits ;
- une faible participation aux activités avec les pairs et l’isolement chez les enfants en âge scolaire ;
- la réticence à vivre de nouvelles expériences ou, au contraire, la recherche de sensations fortes, adoptant des comportements à risque (tels que la conduite dangereuse ou l’abus de substances) chez les adolescents.
Le trouble de stress post-traumatique : traitement
Actuellement, parmi les approches psychologiques les plus efficaces, on trouve celle de la psychologie d’urgence, une branche de la psychologie s’occupant d’intervenir auprès des victimes d’un événement traumatique en temps voulu.
La thérapie pour traiter le trouble de stress post-traumatique la plus utilisée est la thérapie cognitivo-comportementale. Parmi nos psychologues en ligne, nous avons choisi de nombreux professionnels spécialisés dans ce type de traitement.
L’objectif de cette thérapie est d’aider l’individu à identifier les pensées et les croyances négatives, et les alternatives de comportement les plus fonctionnelles et avantageuses concernant l’événement traumatique. Les techniques utilisées pour le traitement psychologique du TSPT sont notamment :
- l’exposition, pour réduire les situations d’évitement,
- la relaxation,
- la restructuration cognitive,
- l’EMDR.
L’EMDR pour le traitement du trouble de stress post-traumatique
L’EMDR est une technique basée sur des preuves, reconnue par l’OMS en tant que traitement de première intention des traumatismes. L’EMDR pour le trouble de stress post-traumatique permet l'élaboration de l'expérience traumatique, en travaillant sur les souvenirs liés au traumatisme : leur charge émotionnelle s’atténue, les pensées intrusives deviennent moins fréquentes.
Est-il possible de guérir le trouble de stress post-traumatique ? Pour gérer ce trouble, le traitement psychologique est certainement plus que recommandé : la personne acquiert graduellement la capacité à distinguer entre les dangers réels et les dangers conditionnés par l’anxiété, et à utiliser ses ressources pour faire face aux difficultés.
Livres sur le trouble de stress post-traumatique
Si vous souhaitez approfondir le sujet du trouble de stress post-traumatique, voici quelques recommandations de lecture :
- Le corps n’oublie rien : le cerveau, l’esprit et le corps dans la guérison du traumatisme, Bessel Van Der Kolk, Éditeur Albin Michel.
- Comment aider les victimes souffrant de stress post-traumatique, Pascale Brillon, Éditeur Ambre Eds.
- Psychothérapies pour le trouble du stress post-traumatique, Pierre Orban, Éditions Dunod.